Arrivée à Manille, la capitale des Philippines

4 novembre 2014 – Départ de Kota Kinabalu/Bornéo pour les Philippines, pays aux 7000 îles

Tout avait commencé sur des chapeaux de rues. Nous avions décidées de partir pour les Philippines en 2 minutes, mais sans aucunes idées de ce qui nous attendrait, sans avoir rien lu au préalable sur le pays… Destination inconnue donc !

On se prend des billets depuis Kota Kinabalu (partie malaisienne de Bornéo) pour un départ à 2h30 du mat avec arrivée à 4h30 du mat, parce que c’est le moins cher, mais non sans imaginer que nous trainerons comme des zombies le lendemain matin ayant à peine dormi et ne voulant pas prendre une nuit à l’hôtel pour seulement quelques heures. Résultat : on réfléchira une deuxième fois avant de réserver un vol à cette heure là la prochaine fois 😉 !

Bref nous voilà à l’aéroport de KK excitées de partir et de pouvoir découvrir une nouvelle destination, qui sonne si lointaine à l’oreille d’un européen.

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crédit photo

Mais à 23h, on commence à douter et après avoir lu de nombreux témoignages sur beaucoup de forums, qu’il faut prouver à l’embarquement que l’on a un billet de sortie du territoire, on se met un coup de stress et on réserve notre billet retour en catastrophe 1h avant notre vol (avec un billet factice pour Tess et un pour Kuala Lumpur pour moi car prochaine destination après Kuala Lumpur si tout va bien Népal).

Verdict : on nous les demandera 2 FOIS ! une fois à notre départ au comptoir d’enregistrement (ou là là, on se regardera avec Tess et on se sentira trop fière de nous, pour une fois on avait trop géré, ok ok 1h avant notre vol, mais on est quasi parties sans en avoir !), et une autre fois à notre arrivée à Manille, lors de passer les douanes.

L’arrivée à l’aéroport de Manille, capitale des Philippines 😉

Même aux USA, c’est moins pire qu’ici ! Niveau sécurité, je crois qu’on aura atteint le maximum ici à Manille ! Déjà rien que dans l’avion, comme toujours, habituée avec l’Australie, petit papier pour l’immigration mais SURTOUT questionnaire relatif à EBOLA, alors qu’on est genre à dix milles kilomètres de l’Afrique. On en revenait pas.  Bon euh Gabriel : prépares toi à passer en quarantaine à ton arrivée lol !

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Par contre euh nous, on n’avait rien réservé, donc niveau adresse à donner en cas d’épidémie Ebola, comment nous contacter, on a genre essayé un « désolé mais on a plus de batterie sur notre téléphone ». Hésitant au début, on finira par juste leur donner nos emails et à partir en paix en direction des douanes : yeah !

Autre partie de plaisir : la douane philippine ! Mise à part le joli (petit) nouveau tampon dans notre passeport (qui nous rend comme des gamines à chaque fois !), passer l’immigration à son arrivée aux Philippines, n’est pas une chose easy easy.

vous êtes ici pour vacances ou pour le travail ?

-vous prévoyez d’allez où ? (euh ben on sait pas, on allait justement s’assoir et prendre le temps, enfin si tu nous laissais passer!)

où séjournerez-vous ? (idem, on voyage à la roots, on a rien réservé, tu nous conseilles quelque chose ? 😉

puis-je voir votre billet de retour ? (mais bien sûr, avec plaisir 😉 ha non on n’a plus de batterie sur notre téléphone ! mais on sait les dates ;))

On finira par passer avec soulagement et après quelques heures passées à squatter l’aéroport et surtout le wifi du café, ainsi qu’à retirer quelques pesos, la monnaie locale (qui direct me transporte en Espagne :)), nous nous décidons à partir en ville, histoire de laisser au moins nos sacs dans un hôtel afin d’au moins de profiter un peu de la journée, mais nous étions désormais des zombies… après une nuit blanche, quoi de plus normal aussi !

Suite aux conseils bien précieux d’une blogueuse nous donnant l’astuce de prendre un taxi blanc (non officiel mais quand même réglo) situé au 1er étage plutôt qu’un taxi jaune (officiel) situé au rez-de-chaussée (hall d’arrivée), on paye notre trajet jusqu’à notre hôtel moitié prix. 200 pesos au lieu des 560 « officiels ». lien du blog

Une fois nos sacs déposés à notre hôtel moyennant des frais qu’on avait jamais payé depuis des mois (et qui nous laissera une très mauvaise impression sur cet hotel!), nous partons direct acheter nos billets de bus pour notre bus de nuit pour partir sur Banaue, célèbre pour ses rizières en terrasses et étant réputée comme étant la 8eme merveille au monde.

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On choisira le taxi pour s’y rendre, parce que vu les explications du réceptionniste et notre état de fatigue, on était pas d’humeur à se perdre en ville et à changer 30 000 fois de transports. Au final, une fois nos billets en poche ;), nous déciderons de partir explorer un peu les environs en prenant des jeepneys au hasard et là ce fut le réveil 😉 car prendre les transports locaux ici à Manille, c’est juste une des choses les plus excitantes que l’on puisse faire. On se promettra d’essayer les autres le lendemain !

Les jeepneys, le moyen de transport propre aux Philippines

Les jeepneys sont un peu peut-être la seule image que j’avais des Philippines avant de m’y rendre et d’en prendre une fois sur place, m’aura vraiment fait réaliser que j’étais vraiment AUX PHILIPPINES ! 🙂 Car plus local niveau transport, t’as pas 🙂
Moyen de transport le plus utilisé sur Manille, elles sont tellement nombreuses, qu’elles n’aident en rien pour réduire les embouteillages PERMANENTS dans la ville. Ancienne jeep américaine laissé après la 2nd guerre mondiale, elles sont toutes décorées avec des couleurs criardes et des rajouts de métals/chrome qui leur donne ce charme si particulier. Chaque conducteur de jeepney a un permis spécial (tout comme les conducteurs des taxis par exemple) et des tarifs fixes. C’est d’ailleurs le seul moyen de transport ayant des tarifs fixes avec le métro. (lien wiki).

Comment utiliser les jeepneys :

-chaque jeepney ayant un trajet fixe (le nom des deux fins de parcours étant écrit sur le côté de la jeepney), il suffit de demander sa route à un local (en précisant qu’on veuille prendre un jeepney!) pour qu’il nous indique le croisement ou la route où l’on pourra monter à bord. Il est donc courant de changer plusieurs fois de jeepney avant d’arriver à sa destination, tout comme en Europe, on se déplace en bus/métro…

-il suffira alors de faire signe au chauffeur et de monter par l’arrière

-on paye en général entre 8 et 10 PSP (entre 0.15 et 0.20 centimes d’euro donc !) que l’on passera à son voisin qui le passera au conducteur. Le rendu de monnaie se fera de la même manière.

-il n’y a pas vraiment d’arrêts imposés. Il suffit juste soit de taper sur le toit de la jeepney ou de le dire aux locaux assis avec nous dans le jeepney qui vous signaleront le moment venu où il faut descendre Pour en savoir plus : voici un lien en anglais listant des astuces pour les étrangers utilisant les jeepneys

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même pleins à l’intérieur, certains se mettent debout à l’extérieur….

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on le voit pas très bien mais sur la photo de droite, le conducteur a dans sa main de gauche des billets rangés en éventail entre ses doigts, qu’il se sert lorsqu’il rend la monnaie (ce qu’il fait tout en conduisant)

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l’intérieur de la jeepney, où j’ai pu compter jusque 14 personnes / les Philippines étant un pays très catholique, il est pas rare de voir des décorations « catholiques »

Les vigiles de Manille

Arrivée à l’aéroport, n’ayant pas dormi ou très peu, je regardais avec effroi le nombre de flics/gardes postés aux différentes portes de l’aéroport et patrouillant à l’intérieur ainsi que certains touristes ? locaux ? aux têtes de mafiosos. Ce tout me donnait l’impression d’être dans une 4ème dimension entre la Colombie et le Brésil, mais heureusement, ces mecs aux têtes de mafieux se feront vite oubliés.

Par contre les gardes/vigiles/flics/militaires car on s’y perd un peu avec tous ces uniformes et leurs différentes armes sont partout en ville et surtout présents de jour comme de nuit : à l’entrée des restaurants, des banques, des bureaux de changes, des magasins & centres commerciaux, des hôtels, des lieux publics, même des parkings et des petits 7/Eleven. Mais alors que vous, cher lecteur, penserait qu’il s’agirait de mastodons, non sachez qu’ils ont le plus souvent une stature de mannequin et qu’on en finit plus de les contempler 🙂 l’effet de l’uniforme sûrement hihi. Alors pour essayer de vous emmener ici sur place, voilà un petit topo sur ce phénomène : sachez qu’ils (femmes ou hommes) portent tous une chemise blanche avec cravate et un képi, qu’ils nous sourissent à chaque fois qu’on passe devant eux, qu’ils nous gratifient d’un « Hi mam » en nous ouvrant la porte, qu’ils nous aident à nous orienter dans le quartier ou encore à héler un taxi pour nous. Bref ils nous aident à nous sentir bien, à nous rassurer dans cette ville et au bout de 2 jours, on ouvre déjà spontanément son sac et on leur sourit à notre tour, tapant même quelque fois la discussion avec eux. Fort heureusement ils ne sont pas comme les gardes royaux de Londres, avec lesquelles nous ne pouvons rigoler.

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credit photo de gauche : lien / credit photo de droite : lien

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Et bien que l’on pense que leur présence soit un peu excessive, on se dit que derrière doit forcément y avoir une ou plusieurs raisons et en effet :

-de un, il faut savoir que le port de l’arme ici aux Philippines a un petit air de déjà vu ! Et oui, le port de l’arme est ici, comme aux USA légal et en devient même un fléau au vus des derniers événements (article du monde du 14/01/13) mais comme aux USA, même si ces événements remettent en question le port des armes, rien de bouge (voir cet essai daté du 7 avril 2014)

-et de deux, même si la ville de Manille n’est pas connue comme étant une ville dangereuse genre Mexico, le braquage y est courant. Mais avec leur silhouette de mannequins, j’en viens à me demander si ces gardes peuvent vraiment protéger la boutique en cas d’attaque !

La réalité des enfants des rues :

Cette réalité que je ne soupçonnais pas, car oui même si j’avais lu des articles sur les enfants des rues, j’avais pas imaginé cette réalité aussi dure. Et mon état de fatigue du premier jour n’aura fait qu’empirer mon sentiment de mal-être face à cette dure réalité.

Pour info: l’ONU considère comme pauvre toute personne vivant avec moins de 58PHP (1.01€) par jour. Aux Philippines, le seuil de pauvreté est de 38PHP (0.67€) par jour ! Le Grand Manille, région métropolitaine de Manille est avec plus de 25 millions d’habitants l’aire urbaine la plus peuplée du pays. Manille, l’une des 16 villes qui compose le Grand Manille, est la deuxième ville la plus peuplée après Quezon (autre ville du Grand Manille). Avec moins de 2 millions d’habitants concentrée sur une superficie de moins de 40 km2, Manille compte aussi surtout entre 500 et 600 bidonvilles ! On estime que 40% des habitants de Manille vit dans l’un de ces bidonvilles.

Rien qu’en tapant manille pauvreté sur google, on tombe sur des articles aux titres plus choquants les uns des autres comme « A Manille, les plus pauvres vivent dans les cimetières » (video sur le même thème), « Dans les bidonvilles de Manille, où six millions de pauvres survivent« … pour n’en citer que quelques uns.

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Bien que nous étions très très fatiguées, nous avions décidées de voir un peu de Manille histoire de pas perdre la journée à dormir et cette première journée me fit comme l’effet d’une claque, pour moi qui n’avait jamais vu cette pauvreté extrême ! Marchant sans but précis dans des rues du quartier Malate (connu pour être un quartier d’affaires avec ses nombreux malls) au milieu de vendeurs à pied proposant les cigarettes à l’unité (car oui ici aux Philippines, les cigarettes se vendent à l’unité), des petits bouibouis sur les trottoirs ou sur des remorques en bois et des centres commerciaux, on finit face à ces enfants courant pieds nus sur un sol dégueulasse avec parfois à peine un tee-shirt sur eux (ou nus quand ils sont dans la mer) et mendiants dans chaque rue du quartier, à avoir un trop plein de cette pauvreté et on revient à l’hôtel vers 15h épuisées.

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Quelques photos de Malate :

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Bilan de la journée :

– GROS choc face à la pauvreté qui est partout dans Manille ! Cette dure réalité que l’on affronte en voyageant en Asie du Sud-Est.

-on aura compris le fonctionnement des Jeepney et apprécié la gentillesse des locaux allant jusqu’à nous payer le ride et nous guidant jusqu’au prochain jeepney nous avertissant à chaque fois par rapport aux pickpockets…

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D’ailleurs entre parenthèse, depuis qu’on est arrivées ici, on commence à rigoler du slogan « it’s more fun in the philippines » que l’on voit de partout et c’est vrai qu’après avoir lu cet essai sur cette campagne, on comprend mieux pourquoi on a certains philippins qui nous aide comme ça avec toute leur bonne foi et sans rien demander en retour.

-la fatigue est un très mauvais compagnon de voyage.

-notre dîner dans un restaurant vietnamien nous donnera une curiosité d’aller voir bientôt ce que le Vietnam réserve !

 

Prochain article : notre visite en tricycle d’Intramuros, le vieux quartier chargée d’histoire de Manille. Une deuxième journée sur Manille qui m’aidera à mieux apprécier la capitale 🙂

 

 

ADRESSES :

Bureau/Terminal de la compagnie de bus Ohayami Transport pour le bus de nuit Manille-Banaue

Corner J. Fajardo Street, Lacson avenue, Sampaloc

Prix aller simple Manille-Banaue : 450 pesos

Logements :

Go Hotels Otis – Manilla : Robinsons Otis, 1536 Paz Guazon St., 831 Zone 90, Paco, Manila

hôtel propre, clean, d’un style moderne mais surplus pour pouvoir check-in plus tôt :(, ainsi que pour laisser les bagages ; centre commercial en dessous, avec supermarché et excellent resto viet

prix à comparer avec agoda : souvent moins cher en ligne que sur place : nous avions payé 1240 PHP pour la nuit

Makabata Guesthouse & Cafe : Leveriza St, Malate, Metro Manila

guesthouse basé sur un principe eco-tourisme supportant l’éducation des enfants de la rue de Manille ainsi que la formation professionnelle pour faciliter l’accès à l’emploi aux plus défavorisés.

chambre très grande pour celle que nous avions (302) avec balcon et salle de bain également immense. Petit-déjeuner inclus pour un total de 1250 PHP, ce qui n’est pas souvent le cas

4 Commentaires

  1. jean marie begou

    encore un beau commentaire tu nous fait vraiment rever

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  2. Merci bien for the link to my English post 🙂 Glad you’re jumping right in to the Philippines experience 🙂

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  3. Oh pauvres choutes ! Je vous imagine, épuisées, à découvrir la misère de Manille … Quel courage ! Hâte de lire la suite de vos aventures, et surtout votre trek de 3 jours dans les rizieres dans le nord !! 🙂
    C’est marrant n’empêche que ce soit encore des pesos là-bas, non ?
    Comment ça se fait, tu le sais ?
    Mais c’est vrai que ça a l’air trop marrant ces Jeepneys ! More Fun in the Philippines 🙂 !! 😀
    Gros bisous poulette ! De ton côté, tu es en route vers le Népal ??? Mes plus Douces pensées pour toi !

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    • Zaffi, pour le moment je suis dans le sud des philippines à cebu (juste encore à la bourre avec le blog) et la misère est partout 😦 encore aujourd’hui on a eu un petit garçon de quoi 4 ans même pas avec un seul long tee-shirt sur lui, marchant pieds nus, tout seul, mendiant à tous les piétons. Ça fait vraiment mal au cœur de voir ces enfants des rues de moins de 10 ans mendier, des enfants qui souvent ont juste un tee shirt sur leur dos et qui sont noirs de crasse 😦

      Pesos : reste de la colonisation espagnole, ici on voit clairement les restes de la colonisation à travers l’architecture, la monnaie qui est le pesos philippin PHP, les noms de rues, de sites, les prénoms et noms de famille, les mots empruntés à l’espagnol dans les différentes langues locales…

      Népal FIN DU MOIS :))) trop hâte mais la aussi à mon avis niveau pauvreté je vais être choquer et comme j’y vais pour y faire du volontariat, ça va pas du tout être le même trip !

      Gros bisous ma belle 🙂

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