En cruel manque de nature, nous avions décidés de continuer notre aventure à 2, et c’est ainsi que nous avons atterri chez un charmant petit couple d’australiens à une petite centaine au nord de Brisbane dans un patelin nommé « Yandina ».
Et c’est le fait de dire qu’on était belges, qui nous aura permis de trouver ce wwoofing en moins de deux.
Faut bien l’avouer, notre nationalité belge nous apporte toujours beaucoup de chances :). Depuis mon arrivée en Australie, je voyage sous mon identité belge, car ayant eu vent de la sale réputation des français là bas (voir lettre ouverte du consul général de la France à Sydney), j’ai préféré mettre mes distances avec ce côte français (mais attention je ne renie pas ma moitié française non plus). Et je pense que grâce à ce choix judicieux :), j’ai eu une chance énorme de tomber sur des gens extraordinaires, qui n’avaient jamais eu jusque là de belges (grosse pression aussi que de leur donner une bonne impression des belges ;)), chance que je n’aurais jamais eu si je m’étais présentée comme française. Je me souviens notamment de mon wwoofing à Mundijong, à côté de Perth où j’étais restée pendant plus d’un mois au milieu de chèvres, y retournant même avant mon départ de Perth pour Derby. Ils m’avaient avoués qu’ils m’avaient pris parce qu’ils n’avaient jamais eu de belges… Et c’est là toute la beauté du wwoofing, alors oui certes on n’est pas payé mais on y gagne tellement en richesse humaine et c’est ce qui me motive d’en faire encore plus dans d’autres pays : ce contact avec les locaux, que tu n’auras pas en restant dans les villes.
Nous avions trouvé ce wwoofing sur Yandina plutôt rapidement. Après une petite sélection sur notre bible (=livre recensant les hôtes), nous avions appelé ceux qui nous tentaient le plus et qui pouvaient nous accueillir au plus vite, dans les prochains jours (avec un délai de 2/3 jours quand même). Je resitue : nous étions en mode couchsurfing sur Brisbane pour passer le nouvel an et même si nos hôtes avaient été supers, nous ne pouvions rester trop longtemps à squatter. Petit angoisse car il est plutôt rare d’avoir des hosts nous accueillant dans un si court délai et il y a aussi toujours cette appréhension quand on fait du wwoofing de savoir chez qui on va tomber, qu’est ce qu’on fera, comment sera notre habitat… Mais cette appréhension se passe aussi de l’autre côté : nos hosts se demandent comment nous serons et si nous serons efficace…. Et c’est pour cette raison que nos hôtes de Yandina Carole et Tony ne prennent leurs wwoofers que pour 1 semaine.
Nous prîmes donc le train pour Yandina le 3 janvier 2014 pour y rester jusqu’au 10.
Petite commune avec un peu moins de 2500 habitants, Yandina est connu dans le Queensland comme étant la capitale du gingembre. C’est d’ailleurs aussi un peu la capitale du monde du gingembre, vu que c’est la seule ville au monde possédant une si grande usine de gingembre : la Ginger Factory qui même si c’est la plus grande usine au monde est en fait plus un petit parc d’attraction axé pour les enfants qu’autre chose.
Le gingembre serait arrivé à Yandina avant la Première Guerre Mondiale. Son export aurait commencé durant la Deuxième Guerre Mondiale, la Chine ayant interrompu son commerce du gingembre à l’époque. Il faut savoir que les pluies tropicales et l’humidité de la région favorisent beaucoup la culture du gingembre. D’ailleurs Carole, de notre wwoofing nous avait expliqué, qu’il poussait un peu partout dans le jardin. Plutôt avantageux quand on l’aime, non ? 🙂 et en plus ses fleurs sont vraiment belles.
En face de la Ginfer Factory, on trouve aussi NutWorks, l’usine de noix de macadamia et de chocolat de la Sushine Coast (on appelle comme ça la région située au nord de Queensland, et dans laquelle se trouve Yandina) installé en face de la Ginger Factory seulement depuis 1997. Petit mais aussi très intéressant : on y apprend que l’usine crée dans les années 90 a commencé avec 6 employés seulement et que face au succès, Nutworks se diversifia dans les années 2000 avec le chocolat et les noix enrobées de chocolat, tout comme avec des produits de beauté à l’huile de macadamia. Les produits étant qualifiés de « spécialité australienne » sont même vendu dans les aéroports. Plus de 60% des noix produites en Australie sont directement exportées à l’étranger : USA, Europe et Japon étant les destinations phares.
Petit aperçu de Yandina qui m’aura rappelé la Lousiane avec ses maison en pilotis. Les maisons typiques du Queensland construites en bois (à cause peut être de la chaleur ou surtout de l’humidité), elles sont le plus souvent relevé pour survivre face aux nombreuses crues des rivières pendant les saisons de pluies.
Cette vieille maison bleue typique du Queensland fut reconstruite en 2002 dans le but de prouver que l’on pouvait transformer sans problème une vieille maison en maison écologique. Elle appartient à une association qui s’en sert comme moyen pour montrer les principes/l’utilité de la permaculture (tout un principe en fait qui dit que ton potager doit être orienté comme ça, que tu dois faire ça pour préparer la terre…) à différents membres de la communauté de Yandina, aux écoles et à d’autres organisations.
C’est au détour d’une petite après-midi passée dans Yandina qu’on l’avait découverte et disons que la maison après tous les wwoofings que j’avais fait me rappelait un peu l’esprit des hosts : on essaye de récupérer l’eau de pluie avec une citerne pour la maison (cuisine, salle de bain) mais aussi pour arroser le jardin et le potager.
Les panneaux photovoltaïques ou encore l’orientation de la maison, permettant de profiter au mieux de la lumière solaire sont aussi d’autres points que les plus curieux pourront lire en agrandissant soit les images ci-dessous ou en allant sur leur site
Mais parlons de mon expérience wwoofing 🙂 : même si cette expérience remonte à assez longtemps, je tiens quand même à écrire quelques mots 🙂
Nous étions donc arrivées en train à Yandina pour y rester une semaine avant d’aller dans un autre wwoofing non loin de là. Premier wwoofing pour Emilie, autant dire que nous espérions toutes les deux que ça allait bien se passer 🙂 Verdict : dans mon top 5 ! On travaillait 4h par jour dans le jardin qui était juste énorme pour y mettre un peu d’ordre : on y enlevait les mauvaises herbes, on redessinait des petits chemins à travers la « forêt de palmiers », chemins qui avaient disparus sous les feuilles mortes ou sous les branches des arbres/palmiers qui poussaient trop vite (étant impossible pour Carole et Tony à eux seuls). On s’occupait, enfin Emi s’occupait des poules le matin :). On observait la faune sauvage : les kangourous dans le jardin à la tombée de la nuit ou encore les cacatoès noirs aux cimes des arbres, voir les crapauds ou les cafards de temps à temps aussi.
Pour la petite histoire sur les crapauds : le crapaud buffle, importé en Australie en 1935 d’Hawaï, pour combattre une invasion de scarabées qui détruisaient les champs de cannes à sucre, il est aujourd’hui un véritable fléau ! N’ayant jamais pu « servir » à ce à quoi on le destiner, parce qu’il ne sautait pas assez haut !, il tue tout ce qu’il trouve avec son venin : du poisson quand il est encore un têtard, au serpent/crocodile/chat/lézard/marsupiaux à l’âge adulte. Auparavant présent que dans le Queensland, sa population s’agrandit de plus en plus et est maintenant présent dans le Western Australia (à l’époque où j’étais à Derby, les locaux parlaient du fait qu’il était a à peine 50kms de Derby…)
Bref le travail n’était pas très compliqué et on a vite compris que Carole et Tony prenaient des wwoofeurs aussi surtout pour l’échange ‘multiculturel’.
Tony, Carole et leur vieille chienne Sassi 🙂 leur maison
le jardin immense regorgeait de petits recoins comme cet étang séché par manque de pluie (l’eau venant des voisins du dessus quand le leur débordait, celui de Carole et Tony attendait toujours)
Faut dire qu’avec des journées en moyenne à 40°, RECORD 46° (survivez à 46° sans clim, sans ventilo, sans vent, c’est juste incroyable, même le carrelage n’est pas froid), l’eau pouvait attendre….
les noisetiers
emilie autour de ses nouvelles petites amies 😉
et pendant que emi nourrissait les poules, je les attrapais 😉
les poules, nos collègues quotidiennes 🙂 on s’est toujours demandé de qui de Carole et Tony ou des poules étaient les plus heureuses de nous avoir, vu comment les poules nous collaient au cul pour aller chercher les petits vers 🙂
photo de droite : mon allée antillaise 😉
les cacatoès noirs au-dessus de notre caravane
Et selon Carole vaut mieux évier de se trouver au-dessous d’eux pour ne pas se recevoir les pommes de pin sur la tête
Petite vidéo sympa en anglais : ici
En parlant des cacatoès noirs : ils étaient pas loin de notre petite caravane trop mignonne 🙂 plaquée sous un manguier.
avec une belle surprise à l’intérieur à notre arrivée : un nid de fourmis sous les lits : arg la campagne des fois 😦
Et qui dit manguier dit MANGUES !!!!! Nous avions une chance de fou, d’être tombées chez Carole et Tony, dont leur jardin regorgeait de manguiers et surtout d’être EN PLEINE SAISON DES MANGUES. Autant vous dire qu’après mon wwoofing à cueillir des myrtilles en Tasmanie (si vous voulez relire mon article : ici), je m’en suis donnée à pleine joie 🙂 et tant pis les mots de ventre avec l’overdose. La saison des mangues ne durant qu’un mois, voir moins, j’avais qu’une envie, en profiter 🙂
Quand je vous dis, qu’il pleut des mangues ! Si tu fais une sieste sous un manguier parce que la chaleur t’assommes, tu seras non pas assommée par la chaleur mais aussi par les mangues…
Le jardin était recouvert de mangues au point que même les poules les mangeaient voir même les possums (qui mangeaient les mangues jusqu’au noyau eux)
comme si en plus elles étaient pas gâtées en allant manger directement dans le bac à grain…
D’après Carole, vu qu’elles mangent des mangues, leur chair est tendre :)))))
technique de tri pour les mangues du jardin 🙂 celles abîmées finissent en compost, et les bonnes sur le petit banc pour finir en salade ou en jus de mangue frais 🙂 UN PURE DÉLICE !!!!!!!!!!!!
Carole et Tony étant de grands joueurs de jumbee, nous avons eu le droit à des cours particuliers ainsi qu’à des cours de yoga, qui est l’activité principale de Carole
Et pour finir ce petit article, une petite mangue en dessert ?
Chouette article poulette!!!! 🙂
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Il nous manque juste une recette à base de mangues….lol
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tu devrait prévoir d’écrire un livre sur les wwoofing tu fait envie dans tes commentaires bravo
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