Suite du dernier post sur le fruit picking de figues…
Coup de bol, nous trouvions notre nouveau boulot dans la journée même pour commencer le lendemain !
Faut que vous sachiez aussi que aujourd’hui en Australie, on compte à peu prés 20 000 français comme moi en mode « PVT ». En 2012, nous étions 22 000. A peu près le même nombre d’allemands et d’anglais. Ajoutez y les irlandais, les taïwanais, les hongkongais, les japonais, les italiens et faites le calcul. Il est de plus en plus dur de trouver un bon boulot car de plus en plus de jeunes arrivent en Australie du coup c’est pour vous dire qu’on était vraiment contente d’avoir trouvé aussi vite. Alors qu’avant (il y a 3/4 ans) on en trouvait en juste demandant, maintenant on se bat presque 🙂 donc non la vie n’est pas toute simple ici down under 🙂 même si c’est sûr que c’est toujours mieux qu’en Europe 🙂
En contact avec Marc, un taïwanais qui avait mis directement l’annonce sur Internet à la place de notre boss, nous nous donnions rendez vous le soir même à la ferme pour qu’il nous fasse un petit topo du boulot. La ferme étant à 20 minutes en voiture de chez Bert, on n’avait pas pu tomber mieux !
Sur le chemin : une sorte de mini lac Titicaca (dédicase à sister), déjà c’est pas mal comme route pour aller au boulot, sachant que aussi chaque matin, on avait le lever de soleil aussi sur la route.
Nous ne le savions pas encore, ou plutôt je ne le savais pas encore (Tess partant en Tasmanie 3 jours plus tard rejoindre des amis à elle là-bas) mais je passerais au final un peu moins de 2 mois dans cette ferme. Plus précisément du 14 mars au 7 mai, sachant que le 1er avril, je déménageais directement à la ferme pour essayer d’économiser un peu plus, la semaine passant de 100$ (chez Bert) à 40$.
1ere journée de boulot : impression mitigée sur l’arrivée. C’est que aussi en descendant de la voiture, on voit des dizaines de bidons de Roundup (désherbant Monsanto ultra chimique pour ceux qui s’y connaissent pas trop en la matière) et moi qui suit pas très fan de Monsanto, autant vous dire que j’étais pas super enthousiaste. De plus une fois à l’intérieur en coupant le raisin, on voit ça sur les sacs : « Grapes may have been in contact with sulphur dioxide »: on s’est alors demandé avec Tess, où on avait atteri…
Notre nouveau boulot consistait désormais à couper le raisin et à l’emballer. Pas de production de vin pour la ferme mais un export de raisin de table pour les pays asiatiques: Thaïlande, Chine, Taïwan, Indonésie, Malaisie, avec chacun leur étiquettes tout aussi originaux les uns des autres : ex: Princess Mia pour la Thailande.
A vrai dire pas une grande évolution en elle même de notre travail au niveau des tâches. Une répétition quotidienne de coups de sécateur, d’emballages, de pesées… mais cette fois ci dans une ambiance nettement moins esclavage qu’aux figues 🙂
Il y a avait plusieurs sortes de raisins: du gros rouge avec pépin (Automn royal), du petit rouge sans pépin (crimson), du gros vert avec pépin, du petit vert sans pépin.
Le gros rouge avec pépin étant plutôt crade à la cueillette, nous l’emballions donc à l’intérieur, dans le « shed ». Nous perdrions trop de temps à enlever les mauvaises grappes qu’on ne gagnera pas assez: « too much bad berries for that one », comme nous disait Allan, le boss :).
Allan, notre boss. Je crois après recul qu’on a vraiment eu de la chance d’avoir trouvé cette ferme ! Très porté sur les filles asiatiques (il passait plus de temps à les draguer qu’à nous superviser), un peu buveur sur les bords (il commençait à attaquer le matin avec un verre de whisky ou son alcool turc genre ouzo), mais gentil comme pas possible. Il était très relax comme boss, et lui même disait qu’il avait pas le bon comportement avec nous, qu’il était trop copain. C’est dire que c’était un net changement de notre expérience précédente.
Notre nouvelle ambiance au boulot été juste passé d’une extrême à une autre. Tellement bien que nous n’y croyons pas le premier jour : si bien qu’après deux jours de « packing », nous sommes senties d’humeur pâtissières et qu’on leur ramenait des crêpes ! Rien de mieux que des crêpes pour rendre tout le monde encore plus heureux :), ça fonctionne à tout les coups.
Au moment où nous commencions avec Tess (12 mars pour vous situer, vu que je suis un légèrement en retard sur le blog ;)), c’était la période de cueillette de ce raisin là. Bénéfique pour nous, comme ça on passait en douceur des figues au raisin, et en plus on était payé en heure. Alors qu’on avait gagné des broutilles pour les figues, qu’on arrivait là bas à rien à la fin de la journée, et loin derrière notre objectif de min 80$ par jour, notre salaire de shed était quasi le double de ce que nous avions été habitué. Bon même si c’était pas encore le salaire idéalement attendu en faisant du travail en ferme en Australie, on arrivait quand même à finir la journée avec le sourire de ce qu’on avait gagné 🙂 et tout ça dans la bonne ambiance.
le travail dans le shed : les caisses pleines de raisin au milieu, chacune en tirait une et triait les grappes en enlevant le mauvais qui passait en dessous sur un tapis roulant (et qui finissait à la poubelle) et posait les bonnes grappes sur les tourniquets. Venait ensuite l’étape du packing : remplir les sacs avec un poids d’environ 900g…
= Pepper, Joy, Frankie et Murphy en action : toutes de Taïwan
Entre rires et photos, le travail n’était finalement pas si ennuyant que ça et le temps passait même plutôt vite 🙂 Ha oui détail important : on commençait à 7h30 du matin pour finir entre 17 et 18h en général : 9h debout donc (me dites pas que je suis ici en vacances hein 😉
Pour vous donner une petite idée encore plus précise: les vendanges durent environ 2 à 3 mois sur Mildura. Allan vient d’acheter des terrains à son voisin ce qui lui fera l’année prochaine un total de 2 hectares de vignobles. La majorité de sa main d’oeuvre fait partie de la sacro sainte communauté des backpackers :-). Tout les autres sont des turcs installés en Australie qui font les saisons. Et ici chez Allan, c’est une histoire de confiance ! Alors qu’aux figues, on nous enlevait des cagettes « parce qu’elles avaient été mal emballées », ceci suivant l’humeur du jour de l’allemande contrôleuse ! Oui parce que la même figue pouvait un jour allait en « coles », et le lendemain en « market » ou inversement. Ici avec le raisin, plus cool. Même si quelque fois on nous disait que notre raisin n’était pas assez mûr pour un raisin de table, notre boîte était toujours comptée…
Après une semaine de shed, Allan nous a appris comment faire ses caisses, pour le « packing », car nous passions désormais en mode « pick and pack » à l’extérieur. Entendre par là qu’on cueillait et qu’on emballait directement dehors dans les vignes…
= tout un art délicat ce packing 🙂 : y faire rentrer un peu plus de 9kg tout en ne les écransant pas et en essayant de ne pas enlever cette poussière installée sur les grappes.
Et après quelques jours de formation, direction dehors, cette fois ci payé au rendement. De 2,5$ la boîte de gros raisons à 3$ pour celles avec les petits raisins, on devait dépasser les 40 boîtes pour avoir une « bonne » journée. J’avais quand même des journées à 150$ voir plus 🙂 donc plutôt mal :). Du coup être payé au rendement n’est peut être pas si mal que ça… et en plus les horaires des vendanges (finissant entre midi et deux en général), on peut pas trop se plaindre. Mise à part peut être les conditions climatiques typiques de l’Australie : chaleur intense qui m’obligera à me couvrir de la tête aux pieds, pour éviter de cramer tel un poisson rouge… tempêtes de sables aussi 🙂
= notre chariots avec nos « boxes »
=la taille des grapes pour vous donner une idée / Pepper et Allan en mode pause
= une fois nos « boxes » terminées, on les calait sous les vignes et les mecs venaient les chercher.
J’arrivais à « arrondir mes fins de journées » en travaillant le soir pour préparer les livraisons : en fermant les boîtes entreposées dans la chambre froide (elles y restaient en moyenne deux jours pour attendre qu’il soit descendu à une certaine température). Si je me souviens bien la température devait se situer entre -2° et -5°. Dans chaque boîte on devait aussi mettre un espèce de papier qui générait du dioxyde de soufre pour pas laisser pourrir le raisin. Habituellement réservée aux mecs, car il impliquait de porter des centaines de boîtes de 9kg et qu’il se faisait en chambre froide, j’ai réussi à grapiller à Allan de pouvoir les aider et autant vous dire que je préférai ça que me taper la chaleur dehors 🙂 Mais bon on gagnait plus dehors aussi !
= les boxes ramassées dans les vignes étaient entreposées sur des racks qui partaient ensuite en chambre froide où une fois les températures descendues en négatif, on les mettait sur un tapis roulant, afin de les fermer en insérant le dioxyde de soufre sous forme de feuilles, servant de conservateur.
Mais les vendanges chez Allan, c’était ça aussi :
-possibilité d’habituer directement sur la ferme : il avait à disposition des backpackers 2 maisons : on était au début environ une bonne vingtaine sur les deux maisons. J’ai fini par venir habiter le 1er avril et y rester un bon mois. Même si le logement resté très sommaire : sol en granit, mur de briques, salle de bain sans ouverture avec une bonne humidité incrusté sur les briques, niveau de saleté qui restera sans commentaire dans la cuisine, (si bien que tu relaves tout systématiquement avant de l’utiliser) et quelques cafards comme décors… on arrive à passer au dessus et à se dire que ce n’est qu’un temps. A 40$ la semaine, autant vous dire, qu’on était motivé pour faire des économies.
-Un nettoyage à fond de notre logement qui était un entassement de merde depuis le début et que personne n’avait jamais touché : le truc avec les asiatiques : c’est qu’ils ne toucheront jamais à quelque chose qu’ils n’ont pas acheté parce que c’est « sale » pour eux même si on a pu le laver 10 fois avant, du coup comme ça tournait pas mal à la ferme, les affaires de ceux qui étaient partis s’entassaient petit à petit pour former des montagnes ainsi que la poussière.
Avant:
Pendant:
Après:
-une découverte de la faune locale : entre araignées d’une autre dimension et cafards, on vivait dans un paradis 🙂 !
-les allers retours en ville pour faire les courses de chacun et en s’arrêtant sur le bord de la route pour les légumes (moins cher qu’en supermarché)
=les courses pour quelques taïwanais : comment dire même en faisant régime, j’ai jamais réussi à avoir une apparence aussi saine de mon cadis lol 🙂
-des repas partagés, surtout au moment des départs qui annonçait en général un grand festin :), des découvertes culinaires :), des bras de fer avec le boss, des adieux mémorables…
-des couchers de soleil à tomber par terre avec en fond les vignes
En résumé 2 mois de vendanges dans une ambiance à fond turco-asiatiques, des nouveaux amis, un compte en banque enrichie et surtout la possibilité de me payer des vacances à Bali avec Tess 🙂
Petit bonus : avec un des chiots de la portée du chien de la ferme.
aaaah voilà je commence à re-situer ton exceptionnel globe-wooffing! Du 14 mars au 7 mai, tu étais donc en train de faire du « fruit picking de raisins »! Wawh c’est clair que tu as de la chance de chaque réussir à retomber sur tes pâtes sans problème!
Question con mais je suis à foooond sur ton blog ce soir haha (j’en peux pluuuus du mémoire Eloooo!!!!) mais comme Tess est partie 3 jours après, comment t’as fait jusqu’au 1er avril pour aller le matin à la ferme depuis la maison de Bert? — En gros, comment ça se passe les services de locomotion sur place quand on est une débile sans permis (aka moi) ??
Et c’est quoi cette histoire finalement de dioxyde de soufre??? Oo’?? Allan vous a expliqué??
HAHA je dirais à mon père de manger de la « Princesse Mia » maintenant en Thaïlande! :p héhé!
Et aussi, pour m’informer (et pour p-e faire comme toi après le mémoire) tu as écrit que votre objectif était d’avoir 80$ par jour — en moyenne, normalement, combien gagne un backpacker? car tu parles du « salaire idéalement attendu » mais tu n’as pas dit combien?
Donc durant ta « semaine de shed » quand tu devais d’abord couper le raisin et l’emballer 9h/jour, tu gagnais combien de la journée? (d’ailleurs chapeau! 9h debout!! T’as dû maigrir de dingue non là-bas??)
Et bon ça, quand tu faisais le « pick and pack » tu arrivais à gagner 150$ par jour!! T’as dû te mettre bien en Indonésie ;p!!
Et il fait toujours aussi chaud maintenant?? (c’est le début de l’automne non chez vous maintenant?)
ET DINGUE ces tempêtes de sable!!!
Et bravo pour le nettoyage de fond du logement, vous avez dû être les chouchous de tout le monde après!
Et c’était quoi cette araignée IMMENSE!!!! Wowwwh!!! Si tu veux la tuer, une babouche ne suffit pas hein! Tu dois prendre un immense dictionnaire no???
Et donc t’as découvert tes recettes taïwanaises??? ça a l’air bon dis vos festins de départ!!!
Oooo le petit chien!! (je ne sais pas si je te l’avais dit, mais Woody de chez nous est décédé 😦 ça fait tout triste sans lui malgré tout!)
HEY, je ne sais pas si j’ai le droit de te l’écrire ici mais je viens ENFIN de recevoir un SMS de la coquine d’Anca qui est en train de célébrer la fin de ses examens comme une vraie rockstar ET ELLE A REUSSI!!!! Wouhouuu!!!!!
Bon, poulette, hâte de lire tes aventures à BALI hein!
et tu es où maintenant??? (sur la carte de l’Australie? :p)
Gros BISOUSSSSSSSSS !!!!
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effectivement, j’avais pas eu la fin du message (ha tu vois comment c’est compliqué cette histoire de blog, des fois je me demande si je retournerai pas au vieux systeme du email groupé)
alors c’était quoi les questions pas répondues 🙂
-salaire : en moyenne c’est de 15 à 20$ de l’heure. 15$ étant le minimum, après soit tu tournes autour en ville, ou t’es en dessous en campagne. Parce que le plus souvent aussi en campagne, t’es payé au rendement ce qui veut dire souvent au lance-pierre !
Pour les figues par exemple, qui était vraiment l’exploit : on gagné 1,80 par cachettes, taxes comprises. On faisait en moyenne 40 boîtes… et ces cons nous faisait arrêter juste quand ils le voulaient donc pas moyen de faire d’heure supp ! fait le calcul : 72$ et encore ça c’est taxe comprise ! et 40 cagettes c’était un exploit déjà de les faire quand ces cons nous faisait terminer à 13h au lieu de 18h, tu te retrouvais juste avec 25 cachettes.
-salaire vendanges : exactement on a juste utilisé notre salaire en indonesie en mode VRAI vacances, et vas y que je te fasse pêter l’hotel avec piscine, même si ça revient un peu plus cher que la moyenne balinaise 🙂 mais au moins après 2 mois de vendanges, on a bien profité. Bon maintenant faut retravailler hein 🙂
-niveau temps : on est entre 15 & 20° en ce moment en journée avec des descentes dans les 0- 10° la nuit, coup de soleil (véridique) même en plein hiver et mode hibernage la nuit lol 🙂
-pfiou la red buck, elle est trop facile à tuer, lol la prochaine fois je la tue avec le doigt (et mon gants hein) lol 🙂
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Ah merci poulette pour ces éclaircissements 🙂 purée je finis ce mémoire et je débarque avec Anca te voir 🙂 !!!!
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bon alors alors 🙂 que je t’explique 🙂 tess était donc partie en tasmanie mais le temps que l’autre française, une parisienne revienne de france (la voiture appartenait à la parisienne), j’ai gardé la voiture 🙂 que du bonheur, un bon sentiment de liberté je te dis pas 🙂 genre je l’avais pour 3 jours 🙂 ça m’a permis de m’exercer à conduire à gauche lol 🙂
pfiou le truc avec le dioxyde de soufre, je crois que c’est juste un truc pour conserver…
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Aaaaah on décide ENFIN de répondre à Tatie Zaffi aujourd’hui (et répondre à 1/4 de mes questions ^^ hihi) :p ça y est, t’as emménagé dans un appartement avec Wifi??? gros bisous ma belle!!!
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Coucou euh comment dire désole pour ce retard 🙂 mais je t’avais pas oublié 🙂 j’attendais juste un meilleur accès a internet 🙂 et quoi juste 1/4h des réponses ? 🙂
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meuuuh je te taquine dis!!! PAS de soucis (je n’ai pas bougé d’endroit – aka devant mon bureau – depuis que je t’ai écrit en juin – ouf que c’est déprimant tout ça!!)
hahaha mais oui tu n’as répondu qu’à un quart — en fait je ne sais pas si tu vois mon commentaire en entier (j’étais inspirée dis ce soir-là!! haha)
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