Il était une fois une fermière venue du nord perdue au fond du bush australien…. attention aux âmes sensibles: détails bien croustillants au cours de mon récit 😉
Quand après m’être demandé ce que je faisais dans un trou aussi perdu, j’ai du mettre la main à la pâte, car la réalité était bien là: je ne venais pas passer des vacances au milieu des vaches, vu que j’étais venue en tant que wwoofer, mais euh:
« Ha, euh non t’es pas sérieux, on va pas tuer des cochons demain ! »
« Hum euh traire une vache, euh on fait comment déjà ? »
« Euh comment on fait, quand la réserve d’eau est vide ? »
Hum bon bon déjà premier jour on a attaqué par découper de la viande s’il vous plaît ! Comment dire, l’accueil aurait pu être plus soft 😦
= dans la chambre froide: moutons et cochons fraîchement tués
Mise à part les tâches quotidiennes qui étaient de donner à manger aux volailles (poules, dindes, chien, vaches et veaux), les journées étaient remplies par d’autres travaux, tels le rassemblement des moutons pour les changer de champs ou encore de vaches, le découpage de la viande, l’entretien du potager, la confection de confiture, de pain, l’entretien du jardin.
Dans la région où je me trouvais: les températures oscillent entre 10 et 25° en hiver et 25 et 50° environ en été (j’ai eu du 46° quand j’y étais…) donc c’est pas le même quotidien qu’une ferme en france.
Plus il fait chaud, plus on se lève tôt, et il est clair que passer les 40°c, on crève de chaud entre midi et fin de l’aprem, donc c’est au ralenti qu’on fonctionne et on vide des pots et des pots de crème solaire.
La journée commençait en général aux alentours de 8h/9h.
1/ nourrir les bêtes et traire les vaches (en général une ou 2, vu qu’on utilisait le lait que pour nous et qu’on était pas des gros buveurs de lait, même si on buvait à 5 entre 5 et 7 litres de lait tout les 3 jours…)
mais avant les vaches, on vérifiait que les derniers nouveau-nées (des poules et des dindes) avaient suffisamment à boire et à manger
+on vérifiait que les œufs des dindes n’avaient pas éclos : ici on enferme la dinde à cause des prédateurs (serpents, renards, poules (qui sont carnivores)…)
+ on donnait à manger aux poules et aux dindes en vérifiant qu’elles avaient assez à boire
=prendre la nourriture pour les vaches (4 seaux de galettes de riz écrasé)
=et 2 seaux de blé (à savoir que à chaque fois qu’on arrivait en quad en dessous du camion, des perroquets étaient en train de picorer, mais hum impossible de les prendre en photo)
= et l’emmener à l’enclos en quad s’il vous plaît 🙂
=on avait 4 vaches à nourrir (celles qui avaient mis bas en gros), 3 d’entre elles avaient 2 veaux chacune: on nourrissait les vaches pendant que les petits tétaient
=yep yep, voilà la traite des vaches version manuelle 🙂
oups non ceux là on leur donnait pas à manger 🙂 :
2/ en général, il était vers 10h30, 11h quand on finissait ça. Ensuite soit on partait pour faire du
- « fencing » (en gros consolider ou mettre de nouvelles clôtures ou encore enlever la laine des clôtures afin de séparer les fils de fers et empêcher aux moutons de passer en dessous)
= 2 autres wwoofers : Yannik d’Allemagne (18 ans !) et Milane des Pays-Bas
- « mustering » : en gros changer soit les moutons, soit les vaches (appelés « cattles ») d’un champ à un autre et tout ça en quad s’il vous plaît 🙂 — pour la petite anecdote : ce jour là: j’avais oublié de mettre de la crème solaire sur mes mains et en conduisant 3h sous le soleil tapant, autant vous dire que mes mains avaient été cramoisies…
- « shearing » en gros on raser la laine des mouton, pour ensuite la trier et en faire des sacs et la vendre.
=une fois coupée, on la tassait, histoire de pouvoir en faire rentrer plus: technique = sauter dedans 🙂 : sur la droite Lindsey, le maître des lieux
=ensuite on la trier pour enlever hum les excréments des moutons restés accrochés dessus par exemple et on mettait la bonne dans un pressoir, ou même technique, on sautait dessus pour la tasser : bien plaisant comme tâches 🙂 surtout quand c’était encore humide…
=les ballots de laine : P&B = le nom de la ferme ; Arakoola= le nom de la région où les moutons sont restés
- « meat cuting » : découpage des carcasses de viande
= simon, le deuxième wwoofer allemand
=steven, le wwoofer américain du Missouri en train de mettre des côtes dans des sachets pour ensuite remplir le congélateur d’encore plus de viande…
=une fois les grosses parties découpées en côtes…, on découpait le reste des morceaux non cuisinable pour enlever le plus de gras possible, afin de faire du hachi
- « le beekeeping » ou l’épreuve de la force à résister aux piqûres des abeilles 🙂
=à vérifier si y’a assez de miel pour le récolter
=parce que j’ai pas extrait du miel encore (un autre wwoofer près d’Adélaïde m’attend pour ça), juste la photo du final, de ce qu’on avait sur la table à manger 😉
- « didgeridoo search » : pendant 2 semaines, un ami à Lindsey et Cheryl est venu avec du renfort (ses 2 enfants, Leo, le drogué de Nouvelle-Zélande (longue histoire) et Milane, la wwoofeuse neerlandaise pour couper 400 troncs dans le but de construire des didgeridoos (ça lui fait un an de vente sur les marchés)
=les terrains de recherche: hum on s’y perd vite : le plus dure, une fois ramené certains troncs à la jeep, retrouver le chemin… hé là c’est l’appel de la tronçonneuse qui nous ramène à bon port à chaque fois 🙂
=sur le chemin du retour vers la tronçonneuse
= on amassé les troncs sous un gilet jaune pendu au plus haut possible d’un arbre, histoire de le voir de loin
=l’équipe de choc: Yannik, Milane et Leo
3/on s’arrêtait en général vers 13h pour prendre le « lunch », on ouvrait ensuite les cages des poules et des dindes pour qu’elles se dégourdissent un peu dans la nature et récupérer les oeufs des poules et ensuite sieste jusque 5h 🙂 youhou. Il est clair que la chaleur épuise, et moi qui me disais, chouette je vais pouvoir dévorer des bouquins, ou faire le récit de mes aventures en attendant l’accès à internet, hum j’ai vite déchanté car en général je dormais quasi tout les jours durant la sieste 🙂 et vu la chaleur, c’était bienvenue, car c’était tout bonnement impossible de travailler à l’extérieur surtout quand on avait 46°c (je vous dis pas pendant la nuit…)
4/on retravaillait en général aux alentours de 17h pour s’arrêter vers 19h. Le plus souvent à peu près la même chose que le matin en alternance, ou alors on s’occuper du potager, du jardin ou on faisait des confitures avec les fruits du jardin
la confiture d’abricot que l’on dégustait en dessert avec du tapioca 😉 :
=truc pour la cuisson : mettre deux fourchettes ou deux cuillères dans le fond de la casserole pour évite que le sucre (au préalable absorber par le jus des abricots) ne colle durant la cuisson
=à cette étape, on met juste son nez devant et c’est parfait 🙂
5/avant de se poser, nous avions encore une petite routine de la journée: ré-enfermer les volailles à cause des prédateurs de la journée et vérifier leurs abreuvoirs et ramasser encore les derniers oeufs, donner à manger aux chiens, redonner à manger aux 4 vaches et mettre les 6 veaux dans un petit enclos pour la nuit.
= surnommé Spang Bob (Bob l’éponge) : y’en avait 4 : ils restaient attachés la plupart de la journée sauf lorsqu’on allait « mustering » (rassembler les moutons)
=Blacky (la noire), Gaudy (la brune), Ristourn (la tâcheté du fond) et la dernière Bitch parce que c’en était vraiment une ! : à nous donner des coups de tête quand on passait devant elle, ou avant de lui donner à manger
6/le soir, avant de prendre le dîner qu’ils appelaient non pas le « dinner » mais le « tie », on profitait de la brise et de la chaleur tombé, c’était en général l’heure pour un billard, pour une bière ou un scotch home made ou pour un petit concert improvisé entre djidgeridoo, accordéon et guitare: bonne ambiance qui nous faisait décompresser 🙂
En un mois à la ferme, j’aurais appris beaucoup, pas seulement sur le travail en lui même d’un fermier mais aussi sur moi même :
-non je suis toujours pas prête à tenir une arme dans ma main. Quand d’autres wwoofer demandaient à nos hosts s’ils pouvaient tirer sur le cochon, je devenais tout à coup bien silencieuse et quand le tire partait, autant vous dire que j’étais bien loin du camion à me demander ce que je foutais là
-question alimentation : je n’aime toujours pas le bacon, encore moins ma viande qui baigne dans le beurre, et suis encore plus fan de la cuisson au barbecue et j’aime mon lait de soja que je trouve bien meilleur que le lait de vache 🙂
-je ne suis pas prête de devenir fermière, ni d’épouser un fermier (ou alors il devra vendre sa ferme et venir habiter avec moi en ville ;))
mot de la fin : respect, c’est le mot, j’en ai énormément pour tout les fermiers du monde entier qui travaillent chaque jour sans relâche, sans jour férié, et que ne rechignent pas devant une heure supplémentaire de travail…
AH ma poule! J’ai trop ri pour « LA BITCH » !!! PURée Moi je dis RESPECT pour TOI – j’aurais été incapable de tenir 3 secondes et demie avec 46°C!!! Fière de toi! Tu nous manques et Surtout … T’es où là maintenant ??? =D ???
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À Sydney ma belle et demain c’est direction hobart, ville au sud de la Tasmanie 🙂
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aaaaah TROP BIEN poulette !!!!! Hâte de te lire encore et encore ! Plein de bisous!!!
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…feel you happy, my dear! simply happy…merci pour ces photos!
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Trop intéressant ma chère!!!!trop d’experience inoubliable!!!
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